13 déc. 2019

Se perdre à Itoshima



Notre court séjour à Fukuoka fût presque entièrement déterminé par le hasard et l'inconnu. Grâce au blog de Béné, j'avais une liste incalculable de choses à faire sur très peu de temps, mais c'était sans compter la fatigue accumulée depuis le début du voyage, et notre envie presque chronique de nous éloigner des centres-villes urbains qui ne nous rendaient clairement pas la tâche facile.

C'est donc sur un coup de tête mal géré que nous avons décidé de partir à l'assaut du littorale japonais en une belle journée ensoleillée. Etant très mal préparés et avec une notion des distances assez peu conventionnelle, nous avons d'abord pris un train aléatoire qui nous arrêta dans une petite bourgade dont le nom n’apparaît presque sur aucune carte (réellement).

L'organisation n'a jamais été notre fort, mais c'est souvent en se perdant de cette manière que nous découvrons de petites pépites,  à milles lieux des sentiers traditionnels.

Pour le coup, nous étions vraiment très éloignés de la cohue touristique, et pour cause: nous étions dans un trou encore plus paumé que notre village belge (c'est pour dire!). Hormis des champs à perte de vue et un malheureux distributeur de boissons perdu entre deux canaux, il n'y avait... rien, nothing, nichts, nul (je vous le fais en plusieurs langues pour exprimer le coté vraiment inexistant de la chose)




Amori-Shrine 




Finalement assez dépités de marcher autant pour n'avoir rien d'autre à se mettre sous la dent qu'une compréhension accrue du métier d'agriculteur au Japon, nous avons continué notre route jusqu'à la prochaine gare (qui s'avérait être à plusieurs kilomètres de là).

Pour la suite de notre journée, nous nous sommes laissé inspirer par l'une des cartes ventant les spots touristiques de la région, qui était fièrement accrochée sur l'un des quais. Celle-ci nous guida en direction de la plage de Futamigaura.

Un train et un bus plus tard, nous avions encore une demi heure de marche le long de la mer, nous permettant de profiter des nombreuses plages désertes et de l'eau incroyablement bleue pour nous déchausser et flâner dans le sable humide.


C'est assez incroyable pour nous - petits belges- d’arpenter un endroit aussi beau sans personne pour nous déranger. Chez nous, le moindre mètre carré de plage est toujours occupé quelque soit le temps pourri que réserve la météo belge. Ici, nous étions comme seul au monde, avec le bruit des vagues de la mer de Genkai pour seule compagnie.









Quelques minutes plus tard, nous arrivions enfin devant le torii blanc de la plage de Futamigaura, et ses fameux "rochers mariés". D'après ce que j'ai pu en lire, ces deux rochers sacrés de Meoto Iwa sont une représentation symbolique de l'union -heureuse et harmonieuse- entre l'homme et la femme.

Si vous avez tendance à penser qu'il est un peu étrange - bien que poétique - de "marier" des rochers, dites vous que dans mon village d'origine, on enterre une tarte aux cerises dans un cercueil pour bébé une fois par an pour fêter la récolte des cerises (je dis ça, je dis rien)

Nous sommes restés de longues minutes sur place, enregistrant le paysage presque "californien" dans nos mémoires avant de reprendre la route vers l'arrêt de bus qui serait notre première étape dans le retour vers Fukuoka.



Lino Café - Tearoom avec vue sur la baie

(Bistro&café time - petite restauration sur la plage - fermé lors de notre passage)


(Senkoji - sanctuaire à 2 minutes de l'arrêt de bus) 


Bus Nishi-no-ura line depuis kyudai-gakkentoshi station // arrêt Nishi-no-ura 

2 commentaires:

  1. Très beau, authentique et apaisant, tout ce que j'aime. Tes photos sont superbes et tes articles intéressants.

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    1. Omg merci milles fois ❤️❤️ c'est tellement difficile de relater fidèlement ce genre de journée et d'endroits 😱

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